Buts et bienfaits de la médiation par l'animal
La médiation par l’animal est la seule médiation faisant intervenir un être vivant, ce qui va générer des interactions.
L’animal n’est pas un thérapeute ni un médicament mais un facilitateur : un médiateur. Il est en effet un intermédiaire neutre et non jugeant qui permet aux bénéficiaires de s’apaiser et de réaliser des progrès dans les domaines relationnel, sensoriel, affectif, cognitif et psychomoteur.
La présence de l’animal apprend à vivre l’instant présent, permet de prendre confiance en sa façon de communiquer et d’atteindre ses buts, ainsi qu’à mieux gérer ses émotions.
L'animal facilite la communication (verbale et non verbale), renforce la motivation et « humanise » les institutions.
C'est ainsi que le bénéficiaire pourra travailler de manière ludique et joyeuse, sans même sans rendre compte :
- ses capacités motrices
- ses capacités psychomotrices
- ses capacités cognitives
- ses compétences sociales
- son état émotionnel
La médiation par l’animal est avant tout basée sur une relation triangulaire entre le bénéficiaire, l’animal et l’intervenant en médiation par l’animal.
1 - Le bénéficiaire : qui apporte son histoire, ses motivations, ses habitudes de vie, ses capacités et ses craintes. Il va solliciter des fonctions intellectuelles, motrices, sensorielles et relationnelles grâce à l’animal.
2- L’intervenant professionnel : qui utilise ses compétences pour évaluer et analyser la situation du patient. Dirige l’atelier en fonction des besoins.
3- L’animal médiateur : qui apporte ses caractéristiques physiques, son caractère et son éducation pour instaurer un climat de confiance. Il va faciliter la communication, il est le motivateur de la séance.
Ces trois acteurs interagissent pour créer une dynamique unique où l'animal joue un rôle de médiateur, facilitant la communication et l'expression des émotions du bénéficiaire.


Histoire de la médiation par l'animal / Zoothérapie
Il existe des données très anciennes sur l’utilisation de ces thérapies assistées par l’animal.
La plus ancienne pratique relatée est une expérience menée en Belgique au IXe siècle, à Gheel, où l’on demandait à des malades de s’occuper d’oiseaux car il avait été constaté que cette activité avait tendance à leur redonner confiance et moral.
Puis au XVIIIe siècle en Angleterre, William Tuke a été précurseur dans le développement de méthodes plus humaines dans le traitement et la prise en charges des troubles mentaux. Ainsi, il crée l’Institut York Retreat où l’on confiait des lapins et des volailles aux patients. Ils devaient en prendre soin et apprendre à gérer leurs émotions. Le constat : des effets très positifs sur le bien être des résidents.
Dans les années 1850, pendant la guerre de Crimée l’infirmière Florence Nightingale laissait une tortue dans l’hôpital dans le but de réconforter et de diminuer le stress des patients.
Durant la seconde guerre mondiale, des hôpitaux militaires américains accéléraient la guérison de patients en leur permettant de prendre soin d’animaux.
Dès le début des années 1930, le créateur de la psychanalyse Sigmund Freud réalisa que son chien, outre le fait qu’il lui tenait compagnie dans son bureau, pouvait grandement enrichir ses séances d’analyse. Dans ses derniers écrits, il recommande même l’utilisation systématique des chiens en thérapie.
C’est le docteur Boris Levinson, psychologue à l’Université de Yeshiva (New York) qui, dans les années 1950, va marquer le passage à la théorisation de cette pratique. À la suite d’une consultation dans laquelle il recevait un jeune enfant autiste muré dans son silence. Ce jour-là le chien du psychologue est resté dans son cabinet et une chose incroyable se passa : l’enfant commença à communiquer et interagir avec le chien. A compter de ce jour, le Dr Levinson garda son chien à toutes les séances . Il constata de nettes améliorations sur l’état de santé de l’enfant. Il est reconnu comme le précurseur de la thérapie facilitée par l’animal qu’il nommait : « Pet-oriented Child Psychotherapy ».
Dans la foulée de ces découvertes en 1958, Samuel et Elisabeth Corson, deux psychiatres américains, ouvrent le premier programme de zoothérapie avec des chiens dans une unité traitant des malades schizophrènes, où ils purent constater les effets bénéfiques par la diminution nette de la prise de médicaments neuroleptiques. Les chiens ont agi comme déclencheur social.
En France, il faudra attendre les années 1970, pour que le vétérinaire Ange Condoret, lance des recherches et expériences auprès d’enfants souffrant de troubles du langage. Ainsi il met en place une méthode : l’Intervention Animale Modulée Précoce pour favoriser la communication non verbale (tactile, gestuelle, olfactive) en les mettant en contact avec des animaux afin de les stimuler, de les rassurer, cela aboutissant à un développement plus rapide de la communication verbale et à des échanges plus aisés avec autrui.
François Beiger, éthologue, ethnologue, et zoothérapeute reconnu , a joué un rôle clé dans la promotion et le développement de cette pratique en France. Il a contribué à faire reconnaître les bienfaits de l'interaction entre les humains et les animaux dans divers contextes thérapeutiques, tels que les hôpitaux, les maisons de retraite et les établissements de soins. En 2003, il fonde l’Institut Français de Zoothérapie IFZ.